lundi 1 avril 2013

moi Gwénaouël Houet s'engage à communiquer le budget du Scriptorial et la réserve parlementaire


Après plusieurs mois de silence, et 70.000 visites en un an, le blog reprend enfin du service.
Je ne sais plus où donner de la tête avec tous mes mandats publics. 
Limite burne-out, même si j'évite les expressions anglo-saxonnes.
Dépouté, maire d'Avranches, président de la communauté de communes, je suis comme on dit «un cumulard». Et fier de l'être.

Le cumul des mandats, c'est du travail mais c'est tout bénéfice! 
Un maximum d'avantages pour peu d'inconvénients.
Politiquement je règne en maître dans le soud Manche. 
J'étouffe toute émergence de concurrents sur le territoire. 
Je ne veux voire qu'une seule tête qui dépasse : la mienne.

Et puis financièrement ça paie. L'intérêt du cumul des mandats : on travaille à temps partiel et on est payé à temps plein. N'est-ce pas génial?
Avec plus 16.400€ brut par mois (lire ici) c'est vrai que je n'ai pas trop de soucis pour boucler les fins de mois.

Ceci dit pour revenir au blog, je suis donc un peu à la ramasse.
Il y aurait tant de choses à dire de mes actions que ce soit le mariage pour tous, les communiqués de presse que je balance dans les rédactions (sur les dérives religieuses dans le sport, les salles de shoot, ...), le bordel des déchets ménagers sur le canton, la vidéo-protection (terme plus «doux que je préfère à celui de vidéo-surveillance) à Avranches et j'en passe et des meilleurs.
Mais chaque chose en son temps. 
Aujourd'hui je vais aborder d'un sujet d'actualité. La transparence en politique appliquée à moi-même.

Reconnaissons que je n'étais pas un adepte de la communication, appliquant un principe qui a fait ses preuves: «moins les gens savent mieux c'est».
Mais avec internet, les fouineurs et les emmerdeurs de tout genre (genre le blog avranches (dés)informations (cliquer ici), l'association le Trop Plein (cliquer ) ... et autres élus d'opposition, ...) il faut faire des concessions. Et même anticiper de manière offensive.

Un exemple : les déchets ménagers. Le bazar lié au nouveau mode de collecte des ordures sur le territoire de l'Intercom a poussé un conseiller municipal d'opposition Philippe Droullours à demander des documents auprès de la communauté de communes (dont je suis président si vous suivez bien).
En l'absence (volontaire?, à votre avis) de retour, il menaçait de porter l'affaire sur la place publique voire de saisir la CADA (Commission d'Accès aux Documents Administratifs).

Pour couper court à ces insinuations de rétentions d'informations, j'ai fait deux déclarations prononcées lors des cérémonies des voeux en janvier 2013 (ville d'Avranches et Communauté de communes) qui feront date :
  • Voeux - ville d'Avranches - jeudi 10 janvier 2013 :
«Tous ces projets [de la ville, NDLR] ont nécessité en 2012 et nécessiteront en 2013 des financements. 
J'ai parlé toute à l'heure des finances publiques. Le budget de la ville parce que c'est une information vous est dûe, pas seulement à la cérémonie des voeux, mais aussi en mars avril dans Avranches communication [la publication municipale, NDLR] et à chaque fois que l'on peut vous donner des informations de nature financière et fiscale on le fait parce qu'on doit le faire
vidéo :



la vidéo complète de la cérémonie : ici
  • voeux - communauté de communes d'Avranches -  le lundi 21 janvier 2013 :
«Je ferais remarquer, chacun pourra le vérifier, j'indique par ailleurs que les documents [sur le nouveau mode de collecte des déchets ménagers, NDLR] sont accessibles à tout le monde au nom de la loi.
Même si la loi n'existait pas - la loi sur la commission d'accès aux documents administratifs - je me ferais un devoir à qui le demandera, encore faut-il le demander clairement, les documents relatifs à ce dossier.»
vidéo :



la vidéo complète de la cérémonie : ici

Dans les semaines qui ont suivi, devinez, l'élu a obtenu des documents. 
Vous voyez bien je ne cache rien.
Quant au blogueur sus-mentionné qui m'a écrit le 7 mars dernier pour obtenir une copie du débat d'orientation budgétaire et les rapports des comptes administratifs de la ville d'Avranches pour les mettre sur son site internet (lire ici), je vais le faire patienter un peu. 
J'ai un tantinet peur qu'il n'y trouve à redire sur les montants des procédures contentieuses engagées par la ville l'année dernière et sur le coût de la vidéo-protection.
Sur ce dernier point, je suis surpris qu'aucun journaliste n'ai réagi au montant donné par M. Lecardonnel, mon futur adjoint au finances d'après les élections municipales de 2014 : il en coûtera 120.000€ alors qu'il était annoncé à 205.000 en décembre dernier. Le budget divisé par deux (lire ici).
Bizarre, bizarre comme dirait Albert (comprenne qui pourra).

Heureusement que les journalistes de Médiapart ou du Canard Enchainé n'enquêtent pas à Avranches, ils auraient vite fait trouver et pas trop profond des «cadavres».

Je promets plus de transparence. Je le repête «quoisiment» (j'aime bien cette expression) à chaque conseil municipal et AG de communauté de communes.
On appelle cela un élément de langage. J'ai appris cela lors d'une formation des cadres du PMU, il y a quelques mois.
Le plus compliqué est de mettre cela en pratique. Cela n'est pas dans ma nature.

A l'exemple, on y revient, de la vidéo-protection qui sera installée à Avranches courant 2013. Mes administrés l'ont appris dans la presse. Une fois que le projet ait été voté  par le  conseil municipal tout à ma botte. Naturellement sans aucun débat public ou information préalable. (lire le dossier ici ou billet )

Mais promis, je vais faire mieux. Je vais prendre ce 1er avril 2013 deux engagements. Sur lesquels on me jugera.

Le premier est la communication du bilan financier 2012 du Scriptorial, mon musée des manuscrits du Mont-Saint-Michel.
Chaque année l'opposition municipale ne se satisfait pas du rapport qui leur ait remis concernant le musée et réclame son coût de fonctionnement.
Il est vrai que le rapport ne contient aucune donnée comptable seulement les chiffres de fréquentation (que l'on dit gonflées, pure spéculation) et le compte-rendu des expositions temporaires avec de très belles photos en couleur prises par le service com'.
Tout le monde sait que j'ai les données financières. Les agents de la  direction des finances et du contrôle de gestion de la ville ne sont pas plus bêtes qu'ailleurs, ils maîtrisent la comptabilité analytique.

Mais si je ne communique pas les chiffres, c'est qu'ils ne sont pas bons. Et pour ne pas me faire critiquer par l'opposition et mes administrés je censure.
Cette année avec mes beaux discours, il va falloir que je mette mes paroles en acte.
Les avranchinais ont donc droit de connaître combien coûte mon musée.  
«L'information leur est dûe» ai je dit, ils l'auront lors du prochain conseil municipal au vote du budget primitif début avril (lire ici).

Mon deuxième engagement concerne l'utilisation de ma réserve parlementaire.
Comme chacun sait chaque parlementaire (député et sénateur) dispose chaque année d'une enveloppe financière allouée par son parti ou son mouvement.
Cette enveloppe permet aux parlementaires de subventionner les associations et collectivités de leurs choix dans leur circonscription.
Dans la plus totale opacité. Le montant et destinataire de subvention ne sont pas publiés dans le Journal Officiel ni sur les sites internet de l'Assemblée Nationale ou du Sénat.
Cette absence de communication à l'origine, selon certains, de toutes les dérives et favoriserait le clientélisme. Les grands mots.

D'autres (peut-être les mêmes) remettent en cause la justification de cette réserve qui représente la somme rondelette de 148 millions d'euros par an (90 millions pour l'Assemblée Nationale et 58 pour le Sénat, lire ici).
En période de réduction des dépenses publiques, il y aurait là, pour les détracteurs, des économies qui ne coûteraient pas chères ...

En 2002, un sénateur DVD Jean-Louis Masson a souhaité plus d'éthique dans l'utilisation de cette réserve (lire l'article de Libération). Notamment interdire toute subvention à des associations dans lequel l'élu a un intérêt.
Heureusement que sa proposition a été enterrée sinon je n'aurais pas pu financer une partie des travaux de rénovation de la basilique Saint-Gervais de ma ville (mettant dans ma poche les électeurs catholiques) ou pire l'association des opposants du centre d'enfouissement des ordures de Cuves «SAS les Champs Jouault» dans le sud Manche (cf. article de Ouest France du 19/12/2011 - lire le pdf)
Cette association multiplient les procédures contentieuses contre des arrêtés préfectoraux d'autorisation de ce centre de déchets (lire le pdf source Manche-Libre).
C'est vrai que subventionner avec de l'argent public une association qui attaque l'Etat en justice, c'est plus que moyen. 
Mais c'est le prix pour s'assurer des voix aux élections législatives et pour nuire à mes opposants qu'ils soient politiques (ex Bernard Tréhet à Brécey; relire ) ou autres. 
Il pourrait en être de même avec les associations qui lutt(ai)ent contre la Maine ligne THT Cotentin ou contre l'arasement des barrages sur la Sélune.
Je croise les doigts pour que ces infos ne parviennent pas à l'association Anticor.

Quelques députés ont publié le détail de l'utilisation faite de leur réserve.
Cette démarche a été soulignée par le quotidien gauchiste Libération, lequel invite chaque parlementaire à faire de même.
Le journal a mis en ligne sur son site web deux cartes de la transparence (une pour les députés et l'autre pour les sénateurs) où sont mentionnés les noms des parlementaires  «transparents» et le lien internet vers leur blog (voire ici).
Fin février 2013, plus de 100 parlementaires ont joué le jeu. Sur 925 (577 députés et 348 sénateurs) représentant à peine 11% du total. 
On remarquera que sur les cartes les parlementaires de droite ne brillent pas niveau communication de leur réserve.

Je vais redorer le blason en montrant qu'à droite on peut aussi communiquer et que dans la Manche je suis un avant-gardiste comme pour le maintien du numéro du département sur les nouvelles plaques d'immatriculation (lire le dossier).

Très prochainement la liste des associations et collectivités bénéficiaires de mon obole en 2012 sera publiée sur mon blog.
Il en sera de même pour les années à venir.
Au moins jusqu'en 2017 année des prochaines élections législatives où je devrais être ré-élu dépouté pour la troisième fois.
Avec un rêve : égaler mon collègue Didier Julia. 11 mandats de députés et 45 années à l'Assemblée Nationale (lire ici). Ca force le respect non?

poisson d'avril 2013