dimanche 25 mars 2012

vive les caméras de vidéosurveillance à Avranches (50) !!!

J'ai lu hier dans Ouest France (samedi 24 mars 2012) que la Ligue des Droits de l'Homme et l'Amicale Laïque organiseront mercredi prochain (28 mars 2012) à Avranches une réunion publique sur la vidéosurveillance.
Depuis que j'ai décidé d'installer un système de vidéosurveillance dans le centre-ville d'Avranches, je ne compte plus les réunions publiques d'information plutôt de désinformation sur ce sujet, sans oublier le blog avranches (dés)informations ou le groupe facebook local «contre la surveillance à Avranches (et partout ailleurs)».

Les opposants peuvent tenir autant de réunions qu'ils veulent, organiser des rassemblements, des manifestations, sittings en ville (comme dirait Brigitte mon adjointe «il y en a qui n'ont pas grand chose à faire»), lancer des flashmob (ça devient tendance dans le département), des pétitions, … et même faire venir le Pape, je ne reviendrais pas sur ma décision.
J'ai décidé qu'il y aurait des caméras de vidéosurveillance à Avranches. Il y en aura!
Je ne vais quand même pas céder sur tout.
J'ai avalé assez de couleuvres avec la ligne THT ou les barrages sur la Sélune!
Hors de question de revenir sur la question.
Qui c'est le maire qui décide sur la commune? C'est moi!
Et si vous n'êtes pas content vous n'avez qu'à vous présenter en 2014 aux prochaines élections municipales. Sans blague.

Entre-nous la vidéosurveillance, c'est comme pour les OGM, je ne suis pas plus convaincu que cela.
Mais je suis dépouté de la majorité présidentielle et parlementaire.
Et es qualité, il y a des consignes de Nicolas ou de (Jean-)François qu'il vaut entendre et appliquer.
Régulièrement les médias annoncent que les dépoutés sont invités au palais de l'Elysée.
Un euphémisme. Je dirais plutôt convoqué. Car on'y va pas pour découvrir les ors de la République.
Un déplacement à l'Elysée n'est pas une partie de plaisir contrairement à une croyance commune car là avec Nicolas soit on se fait remonter les bretelles ou recadrer, notamment si les dépoutés de la majorité ne sont pas à l'unisson sur un texte de loi présenté à l'Assemblée Nationale, soit on doit faire passer des messages politiques dans les circos ou/et dans les médias.

Concernant la vidéosurveillance, Nicolas, François et les autres nous avaient déclaré à l'époque que l'Etat allait multiplier par 3 le nombre de caméras en France entre 2010 et 2012 au nom de la sécurité des français - la sécurité c'est un thème porteur et que les français, notamment les vieux, aiment bien entendre - et que l'Etat allait participer partiellement au financement.
Naturellement ils nous ont dit qu'ils COMPTAIENT sur nous, les maires, pour que l'objectif soit atteint.

Dans ces conditions comment refuser.
Déjà que je suis pas mal grillé à Paris dans les ministères et ailleurs, je ne tiens pas être définitivement carbonisé politiquement si je n'entre pas dans la démarche ...

Le plus dur est à venir. Encore que. Il va falloir vendre le projet à Avranches.
Le problème est qu'Avranches n'a pas la réputation d'être une ville où l'insécurité règne.
Fin juin 2011 lors d'un Conseil de Sécurité et de Prévention de la Délinquence (CLSPD) un officier de la gendarmerie déclarait qu'«en matière de sécurité Avranches est une ville tranquille.» 
«Il y fait bon vivre» et précise qu' «entre 2009 et 2010, la délinquance générale a diminué de 6%».
cf. article de presse : Ouest-France du 3 juillet 2011
Pas question de remettre en cause les statistiques des gendarmes locaux, et de me fâcher avec eux (je suis fâché avec assez de monde comme cela), même si cela ne m'arrange pas pour promouvoir mes caméras.

Avec mes adjoints fidèles et loyaux (ou inversement) : Brigitte, André, Bruno, .. on a cogité dans le plus grand secret tout l'été 2011. Et chercher les failles des stats des militaires d'Avranches et bétonner l'argumentaire à présenter au conseil municipal du 21 septembre 2011.
Pour cela on a bien été aidé par le kit de communication fourni par un représentant du lobby des entreprises d'installation de caméras de vidéosurveillance.
Ce lobby fait le forcing pour vendre de la sécurité et des caméras aux élus, aux entreprises et commerçants.
«Tu m'étonnes!» me disait un collègue à l'Assemblée Nationale «ce programme représente un investissement de 300 millions €. Un vrai pactole pour ces entreprises et tout cela payé par le contribuable …»
Pour Avranches le coût du projet est évalué à 105.000€ HT pour 12 caméras dont la moitié subventionnée par l'Etat.

Je ne rappellerais pas l'argumentaire présenté en conseil municipal pour promouvoir la vidéosurveillance dans la ville, il a été excellemment présenté sur le blog d'avranches (dés)informations (lire ici).
Au cours de la discussion, les élus de l'opposition ont fait leur cirque pour s'opposer à mon projet. Comme d'hab!
Parlant d'atteintes aux libertés publiques, de coûts excessifs des caméras en période de crise, de la nécessité d'un débat public, de la justification du système dans la ville "Avranches ce n'est pas Chicago!», de la preuve de leur inutilité à l'étranger, blablabla.
Mes conseillers ont bien défendu le projet notamment Alain le collègue placé en face moi. Qu'il continue je lui donnerais une place d'adjoint la prochaine fois si je suis réélu maire ...

Après 40 minutes de discussion, on est passé aux choses sérieuses en votant le projet. Et c'est passé comme une lettre à la Poste.
Car, comme Nicolas, j'ai moi aussi ma majorité ... 
OK, elle est seulement municipale mais je sais que je peux compter sur elle pour qu'elle adopte ce que je demande. Qu'elle en soit remerciée.


vidéo de la discussion et vote du projet de système de vidéosurveillance (source avranches infos) :



J'ai été un peu surpris de la réaction tardive de la société civile avranchinaise. Je m'attendais à ce que des associations ou partis politiques s'opposent aussitôt au texte adopté.
Il a fallu attendre presque deux mois pour que ça bouge. Deux mois de trop quand même.
La première a été la section locale de la Ligue des Droits de l'Homme qui en décembre a réclamé un débat public sur le projet de vidéosurveillance à Avranches (lire ici)
Et pourquoi pas un référendum tant qu'on y est? Ah les utopistes!
En tout cas cela ne m'a pas gâché mes fêtes de fin d'année!!!
En janvier c'était au tour de l'association ciné-Parlant de présenter un ciné-débat avec la présence d'un journaliste du Monde Diplomatique (lire ici).
Rebelotte, la Ligue des Droits de l'Homme, associée à l'Amicale Laïque, remet le couvert en organisant mercredi prochain une réunion publique d'information en présence de Jean-Claude Vitran, le responsable national de la commission Libertés et technologies de l'information et de la communication de la LDH.
La réunion se déroulera à 20h30 à  la salle Lenoël près de la place du Marché.
J'ai reçu officiellement une invitation officielle pour y participer. Le bon sens voudrait que j'y sois. Mais avec les dernières déclarations et statistiques de la maréchaussée présentées en février qui vont encore une fois à contre-sens de mon projet (lire ici) je me tâte.
Et puis pas de chance mercredi soir il y a une comédie sur TV Breizh.
Même si j'ai  le film à la maison en blu-ray, la chaîne rediffuse «Soeur Thérèse.com» avec Dominique Lavanant et Martin Lamotte, deux de mes acteurs fétiches avec Christian Clavier et Jean Réno ... .


A mercredi peut-être (dans vos rêves), sinon à très bientôt sur gwenaouel-houet.blogspot.fr
et surtout n'oubliez pas le 10 juin 2012, votez pour moi!


votre dévoué Gwénaouël

1 commentaire:

  1. Mon cher dépouté, l'argumentaire que tu as pu développer pour appuyer la vidéoprotection lors du conseil municipal était digne d'un argumentaire de notre cher Prousident Nicolas Sarkouzy : d'une mauvaise foi à se serrer les côtelettes par une surexcitation des zygomatiques.

    Bravo Dépouté !

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