lundi 30 avril 2012

affichage sauvage à Avranches : Nicolas Sarkozy = danger de mort ?!?!

Les imbéciles.
En tant que maire, je me promène régulièrement avec ma Laguna en ville en écoutant la radio "Rire et chansons".
Il y a souvent de bonnes histoires, simples à retenir que je raconte après à mes adjoints à l'Hôtel de Ville ou à mes collaborateurs à la permanence parlementaire.

J'ai pris l'habitude de circuler dans les rues d'Avranches depuis que je me déplace moins souvent à l'Assemblée Nationale.
Il faut bien tuer le temps et puis cela permet de vérifier si mes agents municipaux travaillent bien. 

Par exemple si les crottes des chiens sont bien ramassées, les fleurs bien plantées, les bancs publics bien peints de la bonne couleur, ... 


En fin de semaine je circulais rue des Ecoles, du coté de la piscine Aquabaie, équipement appartenant à la Communauté de communes de canton d'Avranches (C3A) dont je suis président.
Comme je vous l'ai dit il y a quelques temps, je suis comme on dit «un cumulard». J'exerce un nombre important de mandats : député, maire et président de la C3A.
Dommage que la loi ne me permette pas d'être conseiller général.
Occupant ainsi presque toutes les postes de pouvoir, j'évite toute velléité de concurrence et coté rémunérations ou indemnités c'est le jack-pot.
Alors quand j'entends le candidat bolchevique François Hollande interdire le cumul des mandats, je dis haut et fort qu'il ne peut pas être un bon président de la République.



Je circulais donc rue des Ecoles quand dépassant la piscine j'ai appuyé sec sur la pédale de frein. Il doit rester encore des traces de gomme sur le bitume.
J'ai subitement freiné quand j'ai vu l'impensable : une affiche d'un candidat à la présidentielle sur un support non autorisé. Sur une porte d'un transformateur EDF.

En tant que maire et en vertu de mes pouvoirs de police administrative,  «en bon père de famille» comme je ne cesse de le rebâcher en conseil municipal, je dois lutter contre toutes les incivilités et les dégradations sur les biens dans ma commune. A ma vitesse bien sûre. 
En 2009, j'ai mis 5 mois à faire effacer un tag représentant le symbole nazi sur un bâtiment dans le centre-ville.
L'autre symbole anarchiste peint le même jour est toujours visible place d'Estouteville (lire ici).
Comme quoi je ne suis pas pressé.



Pour les béotiens en droit, l'«affichage sauvage» est défini par la loi du 29 décembre 1979 et la loi «Barnier» du 2 février 1995, relative au renforcement de la protection de l'Environnement.
Il s'agit de tout affichage non commercial en dehors des emplacements destinés à cet effet.
Quelque soit la nature de l'affichage (commercial, non commercial ou politique), le texte prévoit des sanctions administratives et même pénales.
L'enlèvement et les frais d'exécution sont supportés par celui qui a apposé, fait apposer ou bénéficié de la publicité, dès lors qu'un affichage ou une pré-signalisation sont signalés : sur un arbre, dans un site classé ou sur un immeuble inscrit ou protégé, sur un bien immobilier, sans l'autorisation du propriétaire, sur le domaine public ou privé (ouvrages publics, candélabres, ...).
Les sanctions sont multiples et sont rappelées par le ministre de la Justice en 2004 : «outre l'application éventuelle d'une astreinte de 75€ à laquelle s'expose le contrevenant, une amende administrative de 750€ (art. L. 581-26 du code de l'Environnement) est applicable en l'absence de déclaration préalable.
Le code de l'environnement prévoit aussi des sanctions pénales laissées à l'appréciation du procureur du la République. L'article L. 581-34 dudit code sanctionne d'une amende délictuelle de 3.750€ l'affichage sauvage en des lieux interdits.» (lire ici)

Le problème est que l'affiche sauvage en question est celle du président-sortant et son slogan «la France forte».
Ainsi vous me voyez sanctionner financièrement le responsable des colleurs et militants de mon mouvement politique.
Je le devrais en tant que maire, mais cela ferait désordre ...



Descendant de voiture, je me rapprochais du lieu du délit.
Et là mon sang n'a fait qu'un tour.

«Bordel, c'est pas possible!» m'exclamais-je.
Non seulement l'affiche électorale "la France forte"avec l'effigie de Nicolas était collée de manière sauvage, mais surtout elle était apposée juste en dessous du panneau d'avertissement  «E.D.F. /  Poste de transformation haute tension / DANGER DE MORT».
J'imagine le sourire sarcastique des passants en faisant le rapprochement entre l'inscription du panneau et l'affiche sur la porte. Et cela à quelques jours du second tour!



Mes colleurs-militants, quels imbéciles!

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